« …L’hiver dans cette ville, le dimanche surtout, vous vous réveillez au carillon de cloches innombrables comme si derrière les rideaux de gaze, un gigantesque service en porcelaine vibrait sur un plateau d’argent dans le ciel gris perle. Vous ouvrez grand la fenêtre et la chambre s’emplit en un instant de cette brume extérieure chargée de sons de cloches, faite d’oxygène moite, de café et de prières. Peu importe quel genre de pilules il va vous falloir avaler ce matin et combien : vous sentez que tout n’est pas encore fini pour vous… »
Joseph Brosky, Acqua Alta. Arcade, Gallimard, 1992